Pouvez-vous me donner vos 3 qualités et vos 3 défauts ?
Ah, la fameuse question des qualités et des défauts… Un grand classique des entretiens pour décrocher un job ou une mission. Pourtant, nombreux sont les candidats qui ne préparent pas sérieusement cette question piège et ont, le jour de l’entretien, des difficultés à répondre. La peur de paraître trop prétentieux en dévoilant ses indéniables qualités ? La crainte de se tirer une balle dans le pied en étalant ses inavouables défauts ?
Si parler de ses qualités semble aisé, le défi est de rester humble et lucide sans tomber dans l’autosatisfaction.
« Mon plus gros défaut ? Je suis trop parfait(e). Recrutez-moi 😎 ».
Quant aux défauts, on va bien entendu éviter ceux qui nous élimeraient d’office et les présenter de manière stratégique. Nous allons voir comment réussir ce petit numéro d’équilibriste !

Que cherche un recruteur en posant cette question ?
Soyons honnêtes, certains recruteurs posent cette question par habitude, sans trop savoir pourquoi car c’est le « classique » des interviews professionnels. Toutefois, un recruteur aguerri, lui, a généralement deux objectifs bien précis en tête : D’abord, il cherche à mieux cerner votre personnalité, à comprendre vos motivations et voir si vous êtes capable de prendre du recul par rapport à vous-même. Ensuite, il teste votre niveau de préparation et votre pouvoir d’argumentation : avez-vous réfléchi sérieusement à la question ou êtes-vous en train d’improviser en espérant que ça passe ?
Enfin, après avoir mesuré votre savoir-faire, votre interlocuteur cherche avec cette question à mesurer votre savoir-être ou « soft skills ». Cette question est donc l’opportunité pour mettre en lumière vos qualités et l’adéquation de votre personnalité avec la mission ou le poste proposé.
L’importance de faire vos recherches avant l’entretien
Faites un peu de recherches en amont sur la culture de l’entreprise que vous ciblez. Renseignez-vous également, si possible, sur le profil de votre interlocuteur. L’objectif est de mettre en avant les qualités et défauts qui collent le mieux au profil recherché.
On rappelle que 47% des candidats échouent aux entretiens d’embauche ou pour décrocher une mission parce qu’ils n’ont pas recherché d’informations sur l’entreprise.
Prouvez vos qualités par l’exemple
Lorsque vous mentionnez une qualité en entretien, ne vous contentez pas d’une simple déclaration : illustrez-la avec une expérience concrète ! Un recruteur sera bien plus convaincu si vous appuyez votre propos avec une mise en situation de votre parcours professionnel. Plutôt que de dire simplement que vous êtes rigoureux, racontez comment votre sens du détail vous a permis d’éviter une erreur coûteuse ou d’optimiser un processus. Alors, vous ne vendez plus seulement votre qualité mais aussi la valeur ajoutée que celle-ci apportera à votre futur employeur ou client.
Première stratégie : pas un défaut mais un axe d’amélioration
La première stratégie est de montrer à votre interlocuteur votre prise de conscience de votre défaut pour valoriser votre capacité à l’auto-critique et votre démarche d’amélioration. Il ne s’agit pas de vous flageller mais montrez que vous avez identifié le problème et travaillé sur vous-même pour le résoudre.
Deuxième stratégie : transformez vos défauts en qualités
Le judo consiste à utiliser la force de son adversaire contre lui-même, à transformer une attaque en opportunité. Vous pouvez utiliser exactement cette même logique lors d’un échange professionnel. Apprenez à retourner vos défauts à votre avantage en faisant de votre faiblesse avouée un atout pour le poste visé. C’est sur cette stratégie que nous allons nous appuyer dans la suite de cet article.
Évitez les clichés
Pour capter l’attention de votre interlocuteur, évitez clichés. Des réponses du type « Je suis dynamique » ou « Je suis motivé » manquent d’impact et risquent de lasser votre interlocuteur. En jouant la carte de la facilité, vous pourriez donner l’impression de ne pas suffisamment vous connaître pour répondre avec précision ou de ne pas avoir pris le temps de préparer votre échange sérieusement.
La clé : restez authentique
L’authenticité est l’un des éléments clés d’un entretien d’embauche réussi. Ne cherchez pas à jouer un rôle ou à mentir sur votre personnalité. Les recruteurs apprécient la sincérité et mentir sans se trahir par son langage corporel ou ses approximations est difficile !
Restez synthétique
Sauf, si votre interlocuteur vous demande un nombre précis de qualités et de défauts, limitez-vous à 2 ou 3 atouts / faiblesses. Pas davantage. Vous n’êtes pas sur le canapé d’un psy ! Gardez à l’esprit que l’essentiel une fois l’entretien terminé réside dans l’impression que vous voulez laissé à votre interlocuteur. Pour atteindre cet objectif lors d’un échange, il vaut mieux appuyer sur quelques points valorisants et bien développés plutôt que de vous lancer dans une litanie de qualités / défauts.
Pour aller plus loin dans la compréhension de la relation recruteur-candidat, on vous conseille cet article
Commencez par le positif
Commencez par mettre en avant vos points forts. Parler de vos qualités avant vos défauts est naturel et généralement la meilleure stratégie car votre interlocuteur retiendra davantage ce que vous avez abordé en premier.

Exemples de qualités à valoriser en entretien
On commence par la partie facile ! Voici 5 exemples de qualités appréciées des recruteurs lors d’un entretien professionnel :
1. La confiance en soi
Cette qualité est un atout majeur. Les candidats qui affichent une bonne confiance en eux renvoient l’image de personnes compétentes et capables de prendre en charge des responsabilités. Attention toutefois à ne pas apparaître arrogant !
2. L’adaptabilité
Face à des environnements et des stratégies en constante évolution, la flexibilité ou l’adaptabilité est une qualité très prisée. Les recruteurs apprécient les candidats capables de s'ajuster rapidement aux changements. Parlez d’un cas concret de changement d’organisation dans votre dernier emploi ou votre dernière mission et montrez comment vous avez su vous adapter.
3. L’empathie
L’empathie est particulièrement appréciée dans des rôles axés sur les relations humaines. Savoir comprendre les besoins et les émotions des autres collaborateurs peut vous aider à vous démarquer.
4. L’honnêteté
L’honnêteté est essentielle. Il est crucial de rester transparent sur vos compétences, vos expériences et vos limitations. Les recruteurs privilégient ceux qui font preuve de sincérité. De plus, mettre en avant cette qualité permet de crédibiliser vos autres affirmations lors d’un entretien professionnel.
5. Un bon relationnel
Cela dépendra du poste ou de la mission mais vos recruteurs recherchent généralement des candidats à l’aise en communication, capables de créer des liens, de transmettre clairement leurs idées et d’écouter activement. Une bonne communication est un atout essentiel en mode projet pour fédérer une équipe et obtenir les informations nécessaires à son avancement. Cet atout est également apprécié dans les fonctions commerciales et managériales.
Et maintenant, passons à la partie difficile : Comment dire que j’ai des défauts sans me dévaloriser ?
Le classique : 3 exemples de défauts en entretien
Lors d’un entretien, évoquer ses défauts peut sembler délicat, mais bien présentés, ils peuvent se transformer en véritables atouts. Voici trois exemples que vous pouvez mentionner, accompagnés de cas de figure concrets pour les valoriser.

1. Je suis impatient
Plutôt que de le voir comme un défaut, expliquez que votre impatience est avant tout un moteur. Elle témoigne de votre énergie, de votre motivation et de votre engagement à obtenir des résultats rapides et à bousculer les habitudes. Vous aimez voir l’aboutissement concret de votre travail et vous investissez pleinement pour y parvenir rapidement.
Exemple de mise en situation : « Lors d’un projet de refonte du site Web de mon entreprise, le sujet n’avançait pas et j’étais impatient de voir des résultats concrets. J’ai donc bousculé les choses en prenant l’initiative de proposer un plan détaillé avec des échéances. » Reformulez ce défaut en : « Je ne suis pas impatient, je suis motivé. »
2. Je suis obstiné
Présentez votre obstination comme une forme de persévérance. Vous êtes quelqu’un qui va au bout des choses, qui sait relever les défis et ne baisse pas les bras face aux difficultés. Attention cependant à montrer que vous savez aussi écouter les autres et ajuster votre approche lorsque c'est nécessaire.
Exemple de mise en situation : « Suite à un appel d’offres important, le client a exprimé d’importantes réserves. Notre équipe estimait qu’il n’y avait pas d’intérêt à persévérer. J’ai pris l’initiative de répondre point par point aux objections et nous avons finalement remporté cet appel d’offres. » Reformulez ce trait de caractères en : « Je ne suis pas obstiné mais je suis persévérant et volontaire ».
3. Je suis timide
Être réservé est parfois perçu comme un frein, mais c'est aussi une force. Vous êtes quelqu'un de réfléchi, vous préférez écouter avant de parler, vous analysez les situations avec calme.
Exemple de mise en situation : « Je n’osais pas trop prendre la parole en réunion. Plutôt que de me forcer à intervenir, j’ai choisi d’apporter ma contribution différemment en rédigeant des notes de synthèse claires et structurées. Progressivement, mes analyses ont été reconnues, et j’ai gagné en assurance pour m’exprimer à l’oral. » Reformulez cette faiblesse en : « Je ne suis pas timide, je suis posé et à l’écoute ».
L’interlocuteur exigeant : Donner 5 exemples défauts en entretien
En sus des 3 défauts précédemment cités, voici deux idées supplémentaires que vous pouvez utiliser intelligemment.
4. Je suis direct / abrupt
Dans un environnement où l’intelligence émotionnelle est essentielle, la franchise est un atout si elle est bien maîtrisée. Être direct permet de gagner en efficacité et de clarifier les situations. De plus, cette transparence favorise des échanges honnêtes avec les collègues, clients ou prestataires. Toutefois, précisez que vous savez adapter votre communication en fonction de vos interlocuteurs, montrez que vous êtes conscient de l’importance de la diplomatie et que vous travaillez sur cet équilibre.
Exemple de mise en situation : « Lors de négociations tendues, j’ai défendu mes positions et dis les choses telles que je les pensais. J’ai néanmoins appris à être plus diplomate dans la formulation de celles-ci. » Reformulez ce point faible en : « Je ne suis pas direct, je suis franc et transparent ».
5. Le besoin de contrôler
Vous aimez que tout soit bien fait et avez du mal à déléguer ? Reformulez cela comme une attention aux détails et un engagement à fournir un travail de qualité. Expliquez que vous avez appris à faire confiance aux autres tout en restant attentif aux résultats.
En présentant vos défauts sous cet angle, vous montrez au recruteur que vous avez conscience de vos axes d’amélioration et que vous savez en faire une force !
Exemple de mise en situation : « En tant que chef de projet, j’avais tendance à vouloir tout vérifier moi-même, ce qui ralentissait l’avancement du projet. J’ai appris à déléguer en organisant des points de suivi réguliers et en définissant clairement les responsabilités de chacun. » Reformulez ce défaut : « Je ne suis pas un control freak, je suis impliqué ».
La liste ultime : le top 10 des exemples de défauts en entretien
Voici encore 5 défauts supplémentaires que vous pouvez utiliser en entretien pour compléter notre top 10 des défauts à dire en entretien.
6. Je suis sensible
Être émotif n’est pas un défaut en soi, surtout si vous savez le canaliser. Votre sensibilité vous permet de valoriser votre implication dans les missions qui vous sont confiées et de faire preuve d’enthousiasme dans votre travail.
Reformulez ce trait de caractère en : « Je ne suis pas émotif mais pleinement engagé. »
7. Je suis une personne stressée
Expliquez comment vous parvenez à gérer votre stress dans le but de maintenir une bonne productivité et atteindre les objectifs qui vous ont été fixés.
Reformulez ce défaut en : « Je ne suis pas stressé, je suis impliqué. »
8. Je suis quelqu’un de méfiant
Plutôt que de prendre des décisions hâtives, vous prenez le temps d’analyser les situations, de vérifier les informations et de vous forger votre propre opinion. Cela permet d’éviter les erreurs et de garantir des choix réfléchis.
D’ailleurs, pour cet entretien, vous avez pris soin de bien vous renseigner sur l’entreprise et votre interlocuteur, preuve de votre sérieux et de votre sens de l’anticipation.
Reformulez ce reproche en : « Je ne suis pas méfiant, je suis prudent. »
9. Je suis bavard
Si on vous le reprochait souvent à l’école, ce défaut peut devenir une qualité dans le cadre professionnel. Assumer son goût pour le bavardage, c’est se présenter comme un communicant dans l’âme et une personne sociable. À l’heure du télétravail et des initiatives pour renforcer la cohésion d’équipe, les communicants sont valorisés.
Reformulez ce travers en : « Je ne suis pas bavard : je suis un bon communicant. »
10. Je suis mauvais joueur
Je suis quelqu’un de compétitif, et je n’aime pas perdre. Mais plutôt que de voir cela comme un simple défaut, je considère que c’est un moteur qui me pousse à donner le meilleur de moi-même. Face à un défi, je ne me contente pas de faire le minimum : je cherche toujours à m’améliorer, à apprendre de mes erreurs et à trouver des solutions pour atteindre mes objectifs.
Reformulez ce défaut en : « Je ne suis pas mauvais joueur, je suis un compétiteur. »
Notre bonus rien que pour vous : le top 10 des défauts à ne surtout pas évoquer en entretien d’embauche
Désorganisé
Un manque d’organisation se traduit par des retards, des oublis et une gestion approximative des tâches. Un employeur ou un recruteur a besoin d’une personne fiable et méthodique.
Indécis
L’incapacité à trancher est souvent perçue comme un manque de confiance en soi. Dans un environnement professionnel, hésiter en permanence ralentit la prise de décision et nuit à l’efficacité.
Arrogant
Quand l’excès de confiance tourne à l’arrogance, cela peut inquiéter le recruteur. Un manque d’humilité laisse penser que vous pourriez écraser les autres pour briller.
Toujours en retard
Le manque de ponctualité envoie un très mauvais signal : manque de respect, désinvolture et incapacité à gérer son temps.
Paresseux
Même si Bill Gates préfère « une personne paresseuse pour un travail difficile, car celle-ci va trouver un moyen facile de le faire », nous vous conseillons d’éviter de mentionner la paresse comme l’une de vos lacunes.
Étourdi
Un manque de rigueur et de concentration est généralement rédhibitoire.
Colérique
Un tempérament explosif est un frein dans le monde professionnel. Difficulté à gérer ses émotions, manque de maîtrise de soi… Autant de signaux négatifs pour un recruteur.
Capricieux
Des sautes d’humeur et des réactions excessives traduisent une certaine immaturité et fatiguent votre entourage professionnel.
Susceptible
Si vous avez du mal à accepter les critiques, cela peut compliquer les échanges professionnels. Un recruteur craindra des tensions avec vos collègues ou votre hiérarchie.
Réticent au changement
Refuser l’évolution et s’accrocher aux habitudes est un frein dans un cadre professionnel en constante mutation. L’adaptabilité est une qualité clé. Or, ce défaut est parfois mentionné de manière indirecte par les candidats alors soyez vigilant !
Comments